Issu d’une lignée de parlementaires fortunés, Nicolas Fouquet est intelligent, audacieux et fidèle à la royauté, d’où une ascension sociale très rapide: sa générosité parfois calculée et son caractère galant contribuent à sa réussite et entraînent l’adhésion. A l’image de l’écureuil, emblème de sa famille, et de sa devise « Quo non ascendet » (jusqu’où ne montera-t-il pas ?), il s’élève jusqu’à être nommé Surintendant des Finances en 1653 par le Premier Ministre, le Cardinal Mazarin.

 

Gravure portrait de Nicolas Fouquet

Il a pour mission de renflouer les caisses et il collabore avec Jean-Baptiste Colbert, l’intendant privé de Mazarin. A la mort de ce dernier en mars 1661, Fouquet devrait logiquement succéder à Mazarin en qualité de Premier Ministre. Toutefois Louis XIV, âgé de 22 ans, décide soudain de supprimer cette fonction du gouvernement, et d’en prendre le contrôle pour gouverner seul.

Colbert, calculateur et jaloux de la réussite de Fouquet, en profite pour l’accuser auprès du roi d’avoir détourné des millions (en réalité, volés par Mazarin), afin de déclencher sa disgrâce. Malgré les avertissements de ses amis, le surintendant ne soupçonne rien de ce qui se trame dans son dos.

Le 17 août 1661, alors qu’il offre au roi une réception somptueuse mêlant promenade, souper, comédie et feux d’artifice enchanteurs, la chute de Fouquet est imminente. Cette nuit-là, Louis XIV, manipulé par Colbert, a déjà décidé de jeter Fouquet en prison. A ce propos, Voltaire aura ces mots célèbres :

« Le 17 août, à 6 heures du soir, Fouquet était le roi de France ; à 2 heures du matin, il n’était plus rien. »

Le capitaine des mousquetaires, d’Artagnan, arrête Fouquet à Nantes trois semaines plus tard, le 5 septembre 1661 (jour de l’anniversaire du roi). Le « procès du siècle » traîne mais finit par tourner à son avantage : les juges votent son bannissement, c’est-à-dire la liberté hors du royaume.

Mais le Chef de l’Etat intervient alors, utilise son droit de grâce, brise la sentence des juges et décrète la prison à vie. Fouquet est envoyé à la prison de Pignerol où il meurt le 23 mars 1680.

De la réussite fulgurante de Fouquet, il reste le Château de Vaux-le-Vicomte. Monumental objet de passion et d’audace, ce dernier inspira l’Europe entière durant des siècles.

En savoir plus sur Nicolas Fouquet.

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